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Bulletin #10 - 3 Juillet 2025
Sommaire
• Rougeole
• Arbovirose (dengue, chikungunya)
• Epidémie de Mpox
• Nos dernières publications
• Quelques recommandations
Rougeole*
Au cours des 5 premiers mois de l’année, 658 cas de rougeole ont été recensés (contre 427 pour la totalité de l’année 2024) (figure 1). L’âge médian était de 16 ans, et le ratio homme/femme était de 1,14. Le taux de notification était plus élevé chez les nourrissons de moins d’1 an (9,6 cas pour 100 000) ainsi que dans la tranche des 1-4 ans (3,1 cas pour 100 000) (figure 2).
Au total, 86 épisodes de cas groupés de rougeole ont été recensés, totalisant 370 cas. Dix-huit de ces épisodes comptabilisaient 5 cas ou plus, pour un total de 190 cas.
Deux cent vingt-deux cas (33,7 %) rapportaient un passage aux urgences ou une hospitalisation, dont 10 en réanimation. Des complications étaient identifiées chez 87 patients (13,2 %), comprenant 50 pneumopathies et 1 encéphalite. Deux décès ont été rapportés chez des patients immunodéprimés.Le 28 mai, l’OMS a classé le variant NB.1.8.1 dans la catégorie VUM (Variant Under Monitoring). Ce variant a été identifié pour la première fois en Asie en février 2025, où il a été associé à une augmentation du nombre de cas.
Figure 1. Nombre de cas de rougeole mensuel en France depuis 2023




Figure 2. Nombre de cas de rougeole et incidence pour les 5 premiers mois de l’année 2025 par tranche d’âge
* Données Santé Publique France
Arboviroses*
Métropole
Depuis le 1er mai, début de la surveillance renforcée, tous les cas d’arboviroses diagnostiqués en métropole doivent faire l’objet d’une déclaration obligatoire auprès des ARS.
Entre le 1er mai et le 25 juin 2025, les données de déclaration obligatoire ont permis d’identifier en métropole :
Dengue : 454 cas importés, provenant en grande majorité des Antilles. Aucun cas autochtone.
Chikungunya : 645 cas importés dont 85% en provenance de la Réunion. 8 cas autochtones.
Zika : 1 cas importé. Aucun cas autochtone.
Les 8 cas autochtones de chikungunya se répartissent en 6 épisodes de transmission. Tous étaient localisés dans des départements du quart sud-est (figure 3). Deux cas au moins pourraient être liés à des cas virémiques en provenance de La Réunion.


Figure 3. Localisation des cas autochtone de chikungunya en France métropolitaine en 2025
La Réunion
L’activité épidémique pour le chikungunya poursuit sa diminution (figure 4).
Depuis le début de l’année, les indicateurs montrent :
2 836 passages aux urgences pour chikungunya
577 hospitalisations de plus de 24h pour chikungunya
27 décès liés au chikungunya, majoritairement chez des personnes de plus de 65 ans présentant des comorbidités. 26 autres décès sont en cours d’investigation.


Figure 4. Nombre de cas biologiquement confirmé de Chikungunya par semaine à la Réunion en 2025
Mayotte
Depuis le premier cas importé de La Réunion en semaine 10, 969 cas biologiquement confirmés de chikungunya ont été déclarés à Mayotte. La situation reste épidémique, mais le nombre de nouveaux cas tend à diminuer (figure 5).
Au total, 36 hospitalisations liées au chikungunya (dont 18 femmes enceintes) ont été rapportées, ainsi que 2 admissions en réanimation.


Figure 5a. Nombre de cas biologiquement confirmés de Chikungunya à Mayotte depuis la semaine 10 de l’année 2025


Figure 5b. Localisation des cas de Chikungunya à Mayotte en 2025
Depuis le début de l’année, 27 cas de dengue ont été signalés à Mayotte, sans tendance évolutive significative (figure 6).


Figure 6. Nombre de cas de dengue biologiquement confirmés rapportés à Mayotte en 2025
Départements français d’Amérique (Antilles – Guyane)
Guadeloupe : poursuite du ralentissement de la circulation virale, foyers isolés
Martinique : cas sporadiques
Saint Martin : cas sporadiques
Saint Barthélémy : cas sporadiques
Guyane : cas sporadiques - foyers isolés
* Données : Santé Publique France et Agence Régionale de Santé
Mpox (monkeypox)
Contexte : le monkeypox agent responsable du Mpox (anciennement variole du singe) est un virus proche de celui de la variole. Il comprend deux clades I et II. Une épidémie de Mpox clade II a été identifiée au début de l’année 2022 en Afrique, elle a rapidement gagné les autres continents. Elle a principalement touché les hommes homosexuels a été maîtrisée par la vaccination des personnes à risque, même si des cas sont toujours signalés.
L’épidémie de clade I a débuté au début de l’année 2024, et a fait l’objet d’une alerte par l’OMS le 14 aout. Elle touche toutes les catégories de la population et notamment les enfants. La transmission est communautaire. Elle reste à ce jour localisée au continent africain. Dans le reste du monde moins de cent cas ont été signalé principalement chez des voyageurs au retour d’Afrique.
• En Afrique, une transmission communautaire du clade Ib est rapportée dans au moins 10 pays (tableau 1)




Tableau 1. Nombre de cas de Mpox rapportée dans les pays d’Afrique connaissant une transmission communautaire
* RDC : République Démocratique du Congo
Parmi les pays qui rapportent le plus grand nombre de cas, la tendance est à l’augmentation en RDC, tandis qu’elle est stable ou diminue en Ouganda et au Burundi.
Une transmission communautaire du clade Ia reste limitée à 5 pays : Cameroun, Centrafrique, Congo, RDC, et Soudan.
Dans la majorité des autres pays, la tendance est à la stabilité. En Sierra Leone, le nombre de nouveau cas identifiés s’est stabilisé.


Figure 7a. Nombre de cas de mpox notifié par pays et par semaine depuis le 1er janvier 2024


Figure 7b. Pays ayant déclaré des cas au cours des 6 dernières semaines au 22 juin 2025
• Dans le reste du monde, la tendance est à la stabilité du nombre de cas (figure 8)


Figure 8. Nombre de cas de mpox notifiés dans le monde au cours des 12 derniers mois
* Données : ECDC, OMS, SPF
Nos dernières publications
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Synthèse Pneumopathie d’inhalation (recommandations SPILF 2025)
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Synthèse Chlamydia trachomatis / Neisseria gonorrhoeae (mise à jour avec les recommandations HAS 2025)
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